Terre de Liens Île-de-France ne peut rester indifférent alors que l’Etat et la Région, avec l’aménageur foncier Grand Paris Aménagement, préparent le bétonnage de terres agricoles de grande valeur à Gonesse, à moins de 15 km de Paris.
Quelles contradictions alors que le 0 artificialisation nette, le 50% bio dans les cantines des lycées franciliens sont annoncés. L’Ile -de-France a besoin de ces terres pour que des aliments bio, cultivés localement, soient fournis aux cantines des enfants de Garges, Villiers le Bel, le Thillay, Sarcelles, etc., pour développer des activités économiques créatrices d’emplois dans les secteurs agricole et alimentaire ( transformation, distribution, formation, etc.) et pour agir contre les changements climatiques et la perte de biodiversité. Les champs de céréales, les fermes en maraîchage offriraient aux familles de ces villes des espaces de grande valeur écologique et de proximité.

Quelles alternatives ?
Le constat que les terres non artificialisées sont des richesses à préserver est partagé par les scientifiques comme par les responsables politiques.
Le GIEC considère l’artificialisation des sols comme un des déterminants des menaces climatiques. Le plan biodiversité 2018 porté par le ministère de la Transition écologique fixe un objectif de zéro artificialisation nette d’ici 2030. Avec un rythme d’artificialisation à hauteur de 840 ha/an (MOS 2012-2017), les collectivités de la région Île-de-France sont face à un nécessaire changement dans la mise en œuvre du développement urbain.
Dans ce contexte, la mobilisation citoyenne pour l’abandon du projet de zone d’aménagement concerté sur 280 ha dans le Triangle de Gonesse et pour l’arrêt de toute artificialisation des terres agricoles, place au cœur du débat public la concrétisation de cet objectif.

Le Triangle de Gonesse représente 680 ha de terres très fertiles à sanctuariser qui pourraient contribuer à l’alimentation des Franciliens. Actuellement, seulement 2 % des produits alimentaires consommés proviennent d’Île-de-France. Alors pourquoi détruire des terres pour construire des bureaux ? Le projet Carma, issu d’un travail collaboratif entre différentes associations, professionnels, citoyens, a mis en synergie des compétences sur des sujets aussi divers que le foncier, l’installation agricole, la restauration, l’alimentation, la formation… Il propose de construire un projet de transition agricole vers un cycle alimentaire durable et de repenser le développement agricole en relation avec le développement urbain et les besoins des territoires. L’objectif aujourd’hui est de préciser les conditions opérationnelles de mise en œuvre. Un projet avec deux fermes sur des sites d’environ 15 ha a été présenté à la Région, Terre de liens interviendrait sur le volet foncier du projet en fonction des possibilités et Abiosol pourrait accompagner les installations avec des agriculteurs. Le projet Carma est pensé pour se concrétiser en fonction de la disponibilité du foncier, des porteurs de projets et des initiatives locales. Il offre des opportunités dans le respect des valeurs partagées. C’est le modèle même du développement urbain pratiqué par les établissements publics qui est interrogé : on ne peut plus faire comme d’habitude et perpétuer une pratique paresseuse de production de surfaces constructibles sur des terres fertiles ! Un appel à mobilisation pour porter ce projet a été lancé par le Collectif pour le Triangle de Gonesse. Face au risque de reprise des travaux, une ZAD s’était installée sur le site du chantier de la gare de la ligne L17, avant d’être évacuée le 23 février par les forces de l’ordre.
Deux rassemblements se sont tenus les 17 et 31 janvier (en savoir plus ici), puis les 26 et 27 février en réaction à l’évacuation.
La mobilisation nécessaire pour que le projet Carma puisse s’engager continue.
Pour soutenir CARMA, signez le Serment du triangle de Gonesse >>>ici
Article écrit par Marie, administratrice à Terre de Liens Île-de-France