De nombreux acteurs et organisations s’opposent au projet EuropaCity. Pour fédérer cette dynamique, deux collectifs principaux se sont créés :
- Le Collectif pour le Triangle de Gonesse (CPTG, nonaeuropacity.com) s’est constitué en mars 2011, en réaction à l’annonce du projet EuropaCity, considéré comme un « grand projet inutile et imposé ». Il regroupe aujourd’hui une quinzaine d’associations et est soutenu par France Nature Environnement Île-de-France. Le collectif, qui dénonce les fausses promesses de création d’emplois d’EuropaCity, se prononce en faveur d’un renforcement du lien entre l’agriculture et la population alentour, notamment via le maraîchage. « On a besoin en Île-de-France d’une production agricole de proximité et de qualité, si possible bio, qui est créatrice d’emplois », argumente Bernard Loup, président du collectif.
- Le projet alternatif, CARMA (Coopération pour une ambition rurale, métropolitaine et agricole, carmagonesse.com), a été finalisé début 2017 en réponse à l’appel à projets « Inventons la métropole du Grand Paris ». Terre de Liens Île-de-France en est le maître d’ouvrage, en lien avec de nombreux partenaires (AMAP, FNE, Biocoop… ). Il propose d’installer un pôle d’excellence de l’agroécologie. Au programme, des cultures céréalières bio, une ferme maraîchère solidaire pour alimenter les cantines scolaires, des banques alimentaires et des circuits courts. Il s’agirait d’aller au-delà de la production agricole telle qu’elle existe aujourd’hui, et de construire des pôles dynamiques incluant la production, la transformation, la formation, et d’inverser le modèle de développement territorial : ce n’est plus à l’urbain de piloter le rural.
Le Collectif pour le Triangle de Gonesse et CARMA se battent pour ce projet alternatif en assurant l’information du public, les interventions dans les instances de consultation et les recours devant les tribunaux. Ils ont largement mis en lumière les incohérences du projet EuropaCity, qu’il s’agisse de la concurrence avec les autres centres commerciaux et les autres centres de loisirs, de l’utilisation de l’argent public pour viabiliser et desservir par les transports en commun un projet privé, ou de la destruction de terres agricoles.
À ce stade, ces mobilisations ont conduit à une adaptation du projet qui reste beaucoup trop marginale (augmentation de la « lisière agricole » de 12 à 23 ha, phasage sur une « vingtaine d’années » de l’aménagement). L’État est également en train de réviser le calendrier voire le tracé du réseau de transport du Grand Paris Express dont le budget estimé ne cesse de grimper. Une remise en cause de la ligne 17 du Grand Paris Express qui, via la gare en plein champ Triangle de Gonesse, desservirait EuropaCity, porterait un coup d’arrêt au projet et serait un bon signal envoyé et au CPTG et à CARMA.
Au fil du temps le mouvement prend de l’ampleur et bénéficie du soutien de nombreuses personnalités (Rob Hopkins, Naomi Klein, Manu Chao… ), une grande journée de mobilisation sera organisée au mois de mai 2018.